Lettres de suicide

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Dans l'Antiquité gréco-latine, le suicide était vanté comme un geste d'honneur, avant d'être condamné par les religions, et d'être considéré comme une pathologie par la psychiatrie. « Aujourd'hui encore, écrit le philosophe anglais Simon Critchley, il est toujours considéré comme une espèce d'échec qui provoque une réaction embarrassée. nous pensons que le suicide est triste, ou que c'est une erreur, sans savoir pourquoi. Nous manquons de mots pour parler honnêtement du suicide parce que nous trouvons le sujet trop pénible pour y réfléchir, en même temps profondément désagréable et horriblement fascinant… »

Dans cet essai, l'auteur parcourt sans jugement les histoires de suicide, de Sénèque à Kurt Cobain, et démonte les arguments moraux et théologiques selon lesquels un individu n'a pas le droit de disposer de sa vie. Inversement, il critique l'individualisme qui prétend que chacun est l'exclusif propritétaire de soi-même. Il bâtit sa réflexion sur les lettres laissées par les disparus, et qui font du suicide une adresse aux autres et obligent à intéresser le sens de toute vie.

  • Lettres de suicide, Simon Critchley, Editions Max Milo, col. Voix libres, 2017, 128 pages.