« Nous, médecins hospitaliers… » : des PH écrivent à la ministre de la Santé

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Initiée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, une « lettre ouverte » signée par environ 400 praticiens hospitaliers a été adressée à la ministre de la Santé, pour l'alerter sur « la dégradation du service public à l'hôpital » et demander à la rencontrer. Plusieurs organisations professionnelles, et notamment en psychiatrie, soutiennent cette initiave (Syndicat des psychiatres d'exercice public – SPEP ; Syndicat des psychiatres des hôpitaux – SPH ; Union syndicale de la psychiatrie – USP ; Syndicat national des médecins hospitaliers Force ouvirière – SNMHFO ; Association des médecins urgentistes de france -AMUF ; Avenir hospitalier – AH ; Action praticiens hôpital – APH).

« Nous, médecins hospitaliers et syndicats de médecins hospitaliers, tenons :
• à vous alerter sur la dégradation du service public hospitalier,
• à témoigner des difficultés croissantes rencontrées par ses usagers, nos patients, pour y accéder et y être soignés dans des conditions suffisamment bonnes,
• à dénoncer et détailler ici les grandes difficultés que nous rencontrons, comme les autres professionnels de santé, pour exercer notre métier, en raison de la politique de santé en cours depuis plusieurs années et du « management » qui en découle.
Alors que le ministère de la Santé affirme se préoccuper de « soigner ceux qui nous soignent », fait de l’attractivité médicale pour l’hôpital public un de ses enjeux, et qu’un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales se penche sur les conditions de travail des médecins à l’hôpital :
– Nous vivons un plan triennal d’économies (2015-2017) avec des réductions de moyens rebaptisées souvent « restructurations », « amélioration de l’efficience », « virage ambulatoire »…, dont les conséquences sont fermetures de lits par centaines, retard de prises en charge, embouteillage aux urgences, prise de risque, abandon thérapeutique, impossibilité de faire hospitaliser les patients les plus fragiles…
– Nous vivons un management destructeur et contre-productif qui met à mal tous les personnels y compris les médecins hospitaliers. Les nombreux témoignages à ce sujet, recueillis notamment par l’association Jean-Louis Mégnien et les syndicats, vont tous dans le même sens.
De nombreux collègues sont maltraités par leurs directions et un nombre significatif se retrouvent en arrêt de travail pour burn-out. Il ne s’agit pas là de défaillances individuelles. (…) »