Les traces des mauvais traitements inscrites dans le cerveau

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Certains traumatismes subis dans la petite enfance peuvent accroître le risque de maladie mentale à l’âge adulte. Des chercheurs de l’Hôpital universitaire de la Charité (Berlin), et de l’Université McGill (Montréal), ont découvert un mécanisme neurologique à l’origine de ce phénomène. Les résultats de leur étude, révèlent qu’il se produit des changements au niveau de l’architecture du cerveau chez les enfants victimes de sévices sexuels ou émotionnels qui reflètent la nature de la maltraitance.

Ils ont fait appel à l’imagerie par résonance magnétique pour examiner 51 femmes adultes victimes de diverses formes de mauvais traitements pendant l’enfance. Les scientifiques ont mesuré l’épaisseur de leur cortex cérébral, structure responsable du traitement de toutes les sensations.
Les résultats ont montré qu’il existe une corrélation entre certaines formes de sévices et l’amincissement du cortex, précisément dans les régions du cerveau qui interviennent dans la perception de l’abus ou le traitement de l’information qui y est associé. «L’importance de l’effet et le fait que le type d’abus correspondent à une région précise du cerveau est remarquable,» souligne le professeur Pruessner, également professeur associé, Institut Douglas. Ainsi, le cortex somatosensoriel dans les régions du cerveau correspondant aux organes génitaux féminins était considérablement plus mince chez les femmes victimes de sévices sexuels pendant l’enfance. En revanche, le cortex cérébral des femmes victimes d’abus émotionnels était plus mince dans les régions associées à la conscience de soi et à la régulation émotionnelle.