Les maladies psychiatriques surreprésentées chez les membres de gang

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85,8% des jeunes hommes appartenant à un gang présentent un trouble de la personnalité, 21% une psychose, 75% une dépendance à l'alcool, 57,4% une toxicomanie. Ces chiffres proviennent d'une étude britannique menée par des chercheurs de l'Université Queen Mary de Londres menée auprès de 108 membres revendiquants leur appartenance à un gang et issue d'un panel de 4 664 hommes âgés de 18 à 34 ans, vivant dans des zones à forte proportion de gangs.

Plus précisemment, les auteurs ont étudié les liens entre la violence des membres de gang, la morbidité psychiatrique et leur utilisation des services de santé mentale. Les hommes violents et des membres de gangs avaient une prévalence plus élevée de troubles mentaux et d'utilisation des services psychiatriques que les hommes non violents, mais une plus faible prévalence de la dépression.

Est-ce que la violence des gangs favorise la maladie psychiatrique ou est-ce que les troubles psychiques favorisent l'adhésion à un gang ? Les auteurs s'attachent à décrire un problème de santé complexe, à l'intersection de la violence, de la toxicomanie et des troubles mentaux. Ils concluent donc que l'appartenance à un gang devrait être évaluée régulièrement chez les personnes se présentant aux services de soins de santé dans les zones ayant des niveaux élevés de violence. Les professionnels de la santé pourraient en effet jouer un rôle de prévention important.


Gang Membership, Violence, and Psychiatric Morbidity– Jeremy W. Coid, M.D.; Simone Ullrich, Ph.D.; Robert Keers, Ph.D.; Paul Bebbington, M.D.; Bianca L. DeStavola, Ph.D.; Constantinos Kallis, Ph.D.; Min Yang, M.D.; David Reiss, M.D.; Rachel Jenkins, M.D.; Peter Donnelly, M.D. Am J Psychiatry 2013;170:985-993.