Le Journal qui Déblok… ou les aventures d’une infirmière en psychiatrie

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Le « Journal qui Déblok » relate les aventures d'une infirmière en psychiatrie, et celles de son équipe. Il est né d’un constat posé lors d’une rencontre régionale : les infirmiers n’écrivent pas, sinon peu. Pourtant, ils ont des savoirs-faire, des savoirs-être, des compétences propres, des trucs et des acstuces… qui passent au second plan ou risquent d’être perdus. Face à ce constat, une infirmière, qui signe ses posts, « Cest Alf », crée alors un blog pour partager les moments de vie, les instants plus ou moins drôles, plus ou moins tristes, plus ou moins acceptables, d'un service de psychiatrie.

Le résultat montre que l’écriture débloque les idées, développe la créativité et la confiance en ses pratiques. Elle permet le partage et les débats, les accords et les contradictions. Un blog à découvrir !

« 15 mars 2018 – Le moins pire…

« Jeudi. Matin. Hiver (presque printemps). Pluie.

Ça fait 4 jours, oui 4 jours que vous êtes là ! 4 jours qu’on ne sait plus quoi faire ! Votre maison, on se l’imagine bien comme un bon vieux vaisseau spatial couvert de papier alu. La douche, vous avez oublié ce que c’est. Manger, inutile, le corps se régénère ! Les voisins : des Storm Troopers à vos trousses !

Vous venez, vous dormez, vous mangez. Vous restez au lit parce que les jambes ne vous portent pas, parce que cette foutue hernie pointe littéralement le bout de son nez (notez que si on était sur la Lune, vous n’auriez plus tellement de problèmes !). Alors on vous accompagne, on patiente et on espère.

Notre premier objectif, que vous acceptiez les médicaments. Parce qu’avec votre délire d’empoisonnement et vos convictions, on n’est pas sorti de l’auberge : vous refusez tout sauf les pansements. Alors on les refaits ces foutus pansements. Mais, tous, nous savons que sans antibiotiques, ça ne va pas aller en s’arrangeant. Et si on rajoutait en plus des problèmes de cœur, du coup pas moyen de limiter votre délire avec nos médicaments ! Alors on réfléchit. On pense pour panser. Du coup, on vous explique l’intérêt de tous ces comprimés blanchâtres inconnus. Vous refusez alors on vous les passe en perfusion, direct dans les veines. Le moins pire pour vous. (…) Lire la suite