Benzodiazépines : programmer l’arrêt dès la prescription

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La Haute autorité de santé (HAS) vient de réévaluer les benzodiazépines dans le traitement de l’anxiété et a décidé de maintenir un intérêt thérapeutique important pour ces produits. Mais elle publie parallèlement une fiche mémo afin d’aider les médecins à proposer une stratégie d’arrêt progressif des benzodiazépines.

Environ 7 millions de personnes auraient consommé des benzodiazépines anxiolytiques en 2014 dont 16 % en traitement chronique (plusieurs années). Efficaces sur une courte période, ils peuvent entraîner cependant de nombreux effets indésirables (troubles de la vigilance, chutes, troubles de la mémoire…) et leur utilisation parfois prolongée expose au risque de dépendance. Dans ce contexte, la fiche mémo de la HAS vise à aider les médecins à réduire les prescriptions au long cours des benzodiazépines, que ce soit dans l’anxiété ou dans l’insomnie et à favoriser les modalités d’arrêt des benzodiazépines en population générale.

Concrétement, la HAS recommande d'évaluer la dépendance au traitement du patient et son degré d’attachement à ces produits afin de décider avec lui d’une stratégie adaptée à sa situation. Cette discussion peut avoir lieu au cours d’une consultation dédiée et donner lieu – avec l’accord du patient – à un protocole pluri professionnel de sevrage des benzodiazépines pouvant associer médecin, pharmacien, infirmier et entourage. Pour les patients habitués à de très fortes doses de benzodiazépines, ou en cas de dépendance à l’alcool ou de troubles psychiatriques sévères associés, une prise en charge spécialisée est nécessaire. Le patient doit pouvoir être acteur du processus et choisir le rythme qui lui convient, de quelques semaines à plusieurs mois.

Pour les "nouveaux" patients, le médecin doit anticiper l'arrêt dès la prescription.

  • Arrêt des benzodiazépines et médicaments apparentés. Fiche mémo HAS, juin 2015. En savoir plus sur le site de la HAS.