La dépression, premier motif de recours aux soins en psychiatrie

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Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), la dépression est le premier motif de recours aux soins dans les établissements de psychiatrie. Parmi le 1,5 million d’adultes suivis en psychiatrie en 2011, près d’un sur cinq l’est pour dépression. Si la prise en charge de ces patients restait peu connue, la mise en place en 2007 du Recueil d’informations médicalisées en psychiatrie (Rim-P), utilisé ici, permet de pallier ce manque et d’apporter un premier éclairage national sur le sujet.
L’enquête souligne que les personnes atteintes de dépression s’adressent en priorité aux médecins généralistes (21 %), devant les psychiatres (13 %) et les psychologues libéraux (7 %). Le recours aux établissements de santé pour dépression est de 10 %.
Chez les patients suivis en établissements pour dépression en 2011, l’intensité de l’épisode ou du trouble est qualifiée de « sévère » dans 37 % des cas, de « moyenne » dans 35 %, « légère » dans 14 % (14 % non définis). L’enquête indique que les femmes sont davantage touchées, et le recours aux soins en établissements de santé les concerne majoritairement (66 %). Il s’accentue avec l’âge, pour atteindre un maximum autour de 51-55 ans.
62 % des patients ont été suivis exclusivement en ambulatoire. Mais les modalités varient selon le statut de l’établissement. M. Coldefy, coauteur de l’enquête, analyse : « La durée annuelle d’hospitalisation pour dépression, de même que les taux de réadmission les plus faibles, sont observés dans les établissements publics non spécialisés (services psychiatriques des centres hospitaliers) et nettement supérieurs dans les établissements privés à but lucratif, même à degré de sévérité équivalent. Ces différences paraissent davantage liées aux caractéristiques des établissements qu’à la gravité de la maladie. L’articulation du suivi ambulatoire en amont et en aval de l’hospitalisation pour dépression explique en partie cette moindre durée d’hospitalisation dans le public et permet sans doute d’éviter certaines réhospitalisations ». Pour la Drees, ces premiers résultats doivent être approfondis et combinés à des informations sur l’offre de soins ainsi que sur l’environnement socio-économique de la patientèle.

  •  La prise en charge de la dépression dans les établissements de santé. M. Coldefy, C. Nestrigue, Questions d’économie de la santé, n° 191, oct. 2013, à télécharger sur www.irdes.fr