La bière : nouveaux visages, nouveaux risques

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Dans les trois grandes familles de boissons alcoolisées (vins, bières et spiritueux), celle de la bière a longtemps avancé à bas bruit. Le produit est moins porteur d'une appropriation nationale que le vin. Sa consommation traditionnelle prédominait dans les bordures nord et est du pays, et sa promotion, marquée sociologiquement, visait essentiellement les couches populaires.
Les dernières décennies ont vu l'arrivée des grands brasseurs internationaux (Carlsberg et Heineken Budweiser) qui ont raflé le marché national, et imposé leurs pratiques. On est passé insensiblement d'une tradition artisanale à une industrie mondialisée avec des méthodes où l'impact sur les ventes importe plus que la transparence et le souci de la santé. Si la consommation de bière n'atteint pas en France le niveau de celle du vin, elle n'en contribue pas moins aux dommages sociaux et sanitaires, et l'évolution très agressive et "créatrice" de ce secteur économique en fait un acteur dont l'évolution mérite pour le moins attention. D'autant que sous une forme moins vindicative contre la santé publique que la filière viticole, les brasseurs n'en mènent pas moins une stratégie redoutable d'efficacité en utilisant des moyens similaires.
 
Contrairement au lobby du vin qui joue sur la confrontation permanente avec les acteurs de santé publique et exalte la "culture nationale", le lobby de la bière avance ses pions avec les mêmes méthodes, les mêmes arguments, mais plus de discrétion. Il n'en est pas moins redoutable, et ses produits pas moins nocifs pour la santé.