L’Unafam refuse l’insupportable

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Suite à la parution au Journal officiel de recommandations en urgence du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) au Centre psychothérapique de l'Ain, l'Union nationale des familles et mais de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) exprime son « refus de l'insupportable » dans un communiqué du 16 mars :

Lors d’une visite du 11 au 15 janvier 2016 dans le Centre psychothérapique de l'Ain, Adeline Hazan, CGLPL, a constaté « un recours à l’isolement et à la contention utilisé dans des proportions jamais observées jusqu’alors», et dénonce « une violation grave des droits fondamentaux» des patients.

En juin 2015, l’Unafam a eu connaissance d’une situation problématique dans cet établissement : la fille d’un bénévole de l’Unafam était alors depuis 17 mois en chambre d’isolement. Son père a saisi la CDSP (Commission départementale des soins psychiatriques), sans que cela ne permette de résoudre la situation. Fin juin, le père de la patiente et l’Unafam ont adressé un courrier à Madame Adeline Hazan, lui demandant d’intervenir. En novembre 2015, la situation n’étant pas résolue, l’Unafam a interpelé la FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers non lucratifs), qui est restée prudente dans sa réponse. « Ce que nous avons découvert à la lecture du rapport de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté est bien au-delà de ce que l’Unafam pouvait imaginer, commente Béatrice Borrel, Présidente de l’Unafam. C’est simplement insupportable ».

L’Unafam rappelle que les personnes prises en charge en hôpital psychiatrique sont en grande souffrance. La Présidente de l’Unafam demande que les « établissements et les équipes veillent au respect de la dignité des personnes ». Dans un communiqué du 3 novembre 2015, l’association a précisé que la contention n’a pas fait preuve de son efficacité thérapeutique. Parfois, l’isolement est justifié pour un retour au calme du malade, mais la situation doit être réévaluée rapidement. L’association rappelle que l’alternative à l’isolement ne doit pas non plus être l’augmentation de médicaments. « Nous demandons que les équipes soient formées à la prise en charge des éventuelles situations d’agitation et d’agressivité des malades et se sentent responsables en dénonçant les pratiques auxquels ils n’adhèrent pas », précise Béatrice Borrel.
 
Fort heureusement, les pratiques du centre psychothérapeutique de l’Ain (Bourg-en-Bresse) ne reflètent pas les pratiques des établissements psychiatriques en général. Certaines équipes font un travail exemplaire, l’Unafam a d’ailleurs récemment publié un recueil de bonnes pratiques en soins psychiatriques, dont devraient se saisir les pouvoirs publics afin de les diffuser.