L’emploi des personnes handicapées psychiques nécessite des considérations spécifiques

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A l’occasion de la Semaine Européenne pour l’emploi des personnes Handicapées (13-17 novembre 2017), l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) rappelle que l’emploi des personnes vivant avec un handicap psychique nécessite des considérations spécifiques.

Travailleurs en situation de handicap : le handicap psychique sous-représenté
Il existe peu de données chiffrées sur le handicap psychique, seules quelques études ponctuelles. On estime cependant que la population des personnes en situation de handicap psychique est sous-représentée parmi celle des travailleurs handicapés. Elle est plus durement touchée par le chômage. Le taux d’emploi des personnes handicapées représente la moitié de celui de la population générale (37% contre 65% en 20131). Celui des personnes touchées par le handicap psychique est deux fois moins élevé que pour l’ensemble des personnes handicapées2. Ainsi, 19% des familles ayant participé à l’enquête de l’Unafam3 en 2016, déclarent que leur proche en situation de handicap psychique a un emploi, soit à peine 1 sur 5.

Emploi des personnes en situation psychique : des dispositifs insuffisants
Sur 1 400 Etablissements et services d'aide par le travail (ESAT) en France, seulement 40 sont dédiés au handicap psychique. Historiquement réservés aux personnes en situation de handicap mental, les ESAT proposent des conditions d’accueil inadaptées aux personnes en situation de handicap psychique et le délai d’attente peut être de plusieurs années pour y entrer.
Le manque de dispositifs dédiés au handicap psychique et l’absence d’approche globale, coordonnée et durable pour garantir un accès à l’emploi et son maintien est criant.
En matière d’éducation et de formation professionnelle, on constate trop souvent une discontinuité des parcours des enfants et adolescents par manque d’articulation et d’accompagnement évolutif et adaptable aux besoins de chacun.

Les revendications de l’Unafam : une approche spécifique
Donner les moyens suffisants pour un accompagnement dans la durée vers le milieu ordinaire : Le décret d'application de la loi travail du 8 août 2016 n° 2016-1899 du 27 décembre 2016 relatif à la mise en œuvre du dispositif d'emploi accompagné, fixe le cahier des charges et les modalités de mise en œuvre de ce dispositif. Celui-ci concerne tous les handicaps. Le handicap psychique ne doit pas être oublié, d’autant que ce décret constitue la suite du rapport d’Annie Le Houérou de septembre 2014, qui s’appuie sur les recommandations de l’Unafam. Les propositions qui y sont présentées prennent en compte les particularités du handicap psychique.
Faciliter le temps partiel : Rendre compatible la reconnaissance d’une Restriction substantielle et durable d'accès à l'emploi (RSDAE) avec une activité au moins égale à la durée minimale légale du temps partiel de 24h par semaine,  ce qui permet le droit à l’ouverture de l’Allocation adulte handicapé partielle (AAH) pour les personnes ayant un taux d’incapacité entre 50 et 79%.
Augmenter le nombre de places en ESAT pour les personnes handicapées psychiques
– Attribuer prioritairement les contrats aidés aux personnes handicapées, certaines en raison de la diminution des contrats aidés par le gouvernement en août dernier, ont perdu leur emploi.
– Revenir sur la diminution du nombre de contrats aidés annoncée le 9 août 2017 par la ministre du Travail.
– Revenir sur la suppression de la prime d’activité pour les personnes qui travaillent et ont une pension d’invalidité
– Revenir sur la baisse des aides aux entreprises adaptées annoncée dans le Projet de Loi de Finances 2018

Communiqué de presse de l'Unafam du 10 novembre 2017