Focus sur les Conseils locaux de santé mentale

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Lieux de concertation entre les acteurs « de la cité » et ceux de la santé mentale, conçus pour promouvoir des actions d’accès à la citoyenneté, aux soins et aux droits pour les usagers, les Conseils locaux de santé mentale (CLSM) sont aujourd’hui environ une centaine. Afin de mieux cerner leur activité, le Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS), par ailleurs à l’origine d’un programme d’appui de leur développement et renforcement, a mené une enquête par questionnaire et propose ainsi une « photographie nationale » de ces espaces de concertation.
Premier enseignement, les CLSM interviennent majoritairement au niveau communal (60 %) et plus rarement intercommunal (32 %). Leur organisation se structure autour d’une assemblée plénière, présidée par un élu dans 70 % des cas, et d’un comité de pilotage, présidé par un élu (60 %), un professionnel de la psychiatrie (15 %) ou une coprésidence mairie/psychiatrie (25 %). Le CCOMS pointe ici « la faible représentation voire l’absence des usagers, qui restreint de facto le CLSM à un espace de professionnels et d’experts de la prise en charge. C’est un point faible important des CLSM, car le rôle actif des représentants d’usagers en leur sein est nécessaire et leur présence ne doit pas se limiter à un “devoir”. »
Concernant les thématiques principalement abordées, 80 % des CLSM ont mis en place une cellule de cas complexes ; 75 % une commission logement/habitat et 60 % une commission information en santé mentale, qui organise les Semaines d’information sur la santé mentale. D’autres sujets comme l’accès aux soins (37 %), les soins sous contrainte (37 %), les loisirs et la culture (34 %), la santé mentale des adolescents (34 %) ou le diagnostic territorial de santé sont variablement traités, ce qui reflète « la singularité de chaque territoire en termes d’offres et de besoin ». Si les CLSM pointent des freins pour l’opérationnalité et la pérennité de la démarche (manque de temps et d’interlocuteurs en psychiatrie, peu de soutien des Agences régionales de santé (ARS), difficulté à sensibiliser les élus et rivalité avec l’action du secteur social…), la plupart envisagent de nouveaux projets pour l’avenir.