Famille+ : soutenir la parentalité des patients en psychiatrie

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Le projet Famille + vise à soutenir la parentalité des patients hospitalisés en psychiatrie, via plusieurs modalités d’accueil de leurs enfants.

En psychiatrie adulte, comment accueillir et prendre en compte les enfants mineurs de patients en souffrance psychique ? Ces questions sont à l’origine du projet Famille +, mis en place dans le Service de psychiatrie générale du Centre hospitalier universitaire vaudois (Lausanne).
En mars 2015, un groupe pluridisciplinaire se met au travail sur ces questions, constatant qu’un grand nombre des patients du service sont parents d’enfants mineurs, mais que les soignants évoquent peu leur parentalité. On sait pourtant que les enfants vivant avec un parent en souffrance psychique ont plus de risque de développer des troubles psychiques et que le parent malade, souvent considéré a priori comme un « mauvais parent », peut se sentir stigmatisé, ce qui génère un plus grand isolement et la crainte de demander de l’aide, pour lui-même mais également pour ses enfants ou les autres membres de sa famille (1).
Dans ce contexte, différentes interventions ont été développées :
– la modification du dossier informatisé du patient, afin que les informations concernant la présence d’enfants et l’existence d’un encadrement adéquat soient relevées ;
– l’aménagement d’une salle réservée aux familles au sein de l’hôpital, avec des jeux adaptés aux différents âges, pour favoriser le maintien du lien entre les parents et leurs enfants dans un espace protégé ;
– la mise en place d’un groupe parentalité, afin d’explorer entre eux, avec l’aide d’animateurs spécialisés, leurs expériences et compétences parentales et les moyens de les renforcer.
– une rencontre annuelle avec des référents de la pédopsychiatrie et du service de protection de la jeunesse, afin d’assurer une continuité dans la prise en charge interservices.
En 2018, nous souhaitons uniformiser la stratégie au sein du service, afin que l’identification des patients et des enfants concernés s’intègre de manière routinière à la pratique clinique. Par ailleurs, nous allons expérimenter pour les patients concernés une intervention familiale spécifique, en trois séances, pour favoriser les échanges sur la maladie au sein de la famille, expliquer les symptômes, explorer le vécu de chacun, identifier les ressources et les difficultés et au besoin les orienter…
1– M.Cognard et J. Wendland (2015). L’expérience de la parentalité de mères psychotiques, Dialogue, 4, p. 99-110.