Santé : des dérives sectaires de plus en plus nombreuses

FacebookTwitterLinkedInEmail

La Mission interministérielle de vigilance et de luttes contre les dérives sectaires (Miviludes) publie son rapport annuel d'activité et faire part de ses observations sur le phénomène sectaire. Dans le champ de la santé, l'institution pointe des « pseudos thérapeutes déviants toujours plus nombreux et imaginatifs ».

Dans une première partie de ce rapport, la Miviludes présente un état des lieux : en 2016, l'institution a reçu 2 323 saisines (chiffre en légère augmentation). L’engouement pour les thérapies alternatives, pour les méthodes de développement personnel, pour les pseudo-psychothérapies, pour les pédagogies alternatives… offre des opportunités nouvelles pour des mouvements et des leaders qui cherchent à exercer une emprise sur leurs adeptes. Les grands sujets de préoccupation actuels, de l’environnement à la crise des réfugiés, sont utilisés pour attirer de nouvelles recrues. Internet et les réseaux sociaux modifient les modes opératoires de ces prédateurs. Dans le champ de la santé, la Miviludes présente un focus sur deux techniques qui connaissent un développement inquiétant et sans précédent en France, alors qu’elles sont porteuses de risques et non éprouvées : le reiki et la kinésiologie*.
 
Comme le montre la deuxième partie du rapport, face au risque sectaire, la Miviludes sensibilise les agents publics, et noue des partenariats avec les ordres professionnels de santé, les acteurs de la formation professionnelle…
 
Une troisième partie rend compte de la contribution de la Miviludes en matière de prévention de la radicalisation.
 
Une quatrième partie regroupe des études et illustre ainsi des coopérations avec des chercheurs et des professionnels de différentes disciplines :
– La résistance à la vaccination abordée sous l’angle de la recherche géopolitique apporte un éclairage original sur les mouvements de pensée influents dans ce domaine ;
– L’analyse des violences exercées à l’encontre des enfants dans les groupes sectaires, par une psychologue clinicienne ;
– La maltraitance financière à l’encontre des personnes âgées, sujet émergent et encore mal connu en France ;
– Enfin, un article sur les mécanismes cognitifs et résonances émotionnelles dans le processus de radicalisation violente développe certains des éléments de recherche universitaire sur lesquels s’appuie la Miviludes pour ses interventions dans les formations sur la prévention de la radicalisation.

* Le reki se présente comme une technique de guérison « par imposition des mains » et la kinesiologie comme une thérapie holistique inspirée par la médecine chinoise

Rapport d'activités 2016 et premier trimestre 2018, Etudes. Miviludes, mars 2018, 182 pages. Document à télécharger sur le site de la Miviludes