Dépression : les généralistes en 1re ligne

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La Haute Autorité de santé (HAS) publie une recommandation de bonne pratique pour la prise en charge en premier recours de la dépression.

Près d’un Français sur 10 aurait connu un épisode dépressif au cours des douze derniers mois. Si la dépression est connue et ancrée dans tous les esprits, de nombreux cas ne sont pourtant ni repérés ni traités, augmentant le risque de suicides et entraînant une dégradation de la qualité de vie. Par ailleurs, la prise en charge de la dépression reste insatisfaisante. Face à ces constats, la Haute Autorité de santé (HAS) publie une recommandation destinée au médecin généraliste qui reste le mieux placé pour détecter une dépression sous-jacente. Il est aussi parfois le seul recours dans certains territoires où les médecins spécialistes sont rares. Cette recommandation de bonne pratique (RBP) porte sur la prise en charge de la dépression de l’adulte en soins de premier recours, et aborde plus particulièrement le rôle du médecin généraliste. Les objectifs de cette RBP sont de mieux identifier les patients atteints d’un épisode dépressif caractérisé isolé ; prévenir le risque suicidaire et obtenir un impact positif sur les souffrances psychiques des patients ayant un épisode dépressif caractérisé ; proposer une stratégie thérapeutique en fonction de la sévérité de l’épisode dépressif caractérisé ; améliorer la qualité de vie et le handicap de ces patients.
La recommandation présente tout d’abord les symptômes de la dépression et donne des repères pour établir un diagnostic, en éliminant d’autres hypothèses avec des maladies proches.
La clé de la prise en charge est de reconnaître en amont le niveau d’intensité de la maladie : légère, modérée ou sévère. Quel que soit ce niveau, l’évaluation des idées et des intentions suicidaires devra toujours faire partie de la démarche du médecin, avec tact et dans un climat de confiance. En cas de risque élevé, l’hospitalisation devra être envisagée, y compris sans son consentement, afin de protéger le patient.
La prise en charge repose en premier lieu sur un soutien psychologique qui peut tout à fait être conduit par le médecin traitant, par un psychologue ou un psychiatre pour les cas complexes et/ou sévères notamment. Les antidépresseurs peuvent être envisagés pour les dépressions modérées et doivent en revanche être proposés d’emblée pour les dépressions sévères. Dans tous les cas, un suivi régulier est alors indispensable.

  •  Épisode dépressif caractérisé de l’adulte : prise en charge en soins de premier recours. Recommandations pour la pratique clinique. HAS, octobre?2017, www.has-sante.fr