Apprendre le rétablissement

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En moins de cinq années, l’idée de rétablissement s’est répandue avec une rapidité qui interroge la solidité de l’armature conceptuelle de la psychiatrie française. Sans reprendre la genèse anglo-saxonne et les particularités contextuelles de ce « succès », ce numéro de Rhizome s'attache à mieux comprendre quel sens attribuer à cette « importation », encore partiellement marginale dans la vie du « secteur ». Son attractivité actuelle, mobilisant quasi tous les acteurs présents dans le champ de la santé mentale (soignants, intervenants sociaux, personnes concernées, familles, chercheurs, médias…) doit être? restituée au sein d’une famille de concepts en voie de globalisation, ayant pour finalité commune d’articuler cure et care, autonomie et dépendance, vulnérabilité et capacités.

Dans un dossier très riche et qui donne la parole à tous les acteurs du champ de la santé mentale, Christian Laval, directeur de la publication, s'interroge : : « le rétablissement, régression, stagnation ou progrès ? (…) Gageons que son arrivée dans le contexte français porte en germe un renversement dans la hiérarchie des valeurs qui fondent le vivre ensemble. Elle met un frein à l’idée d’involution historiquement très présente dans le monde de la psychiatrie tout en se positionnant contre une évolution imposée. De plus, son appropriation en cours, en renouvelant les termes de différents enjeux politiques, systémiques, organisationnels et cliniques spécifiques au soin psychique, ouvre dans l’espace public une nouvelle constellation idéo-politique en rupture avec la tendance sécuritaire qui depuis une dizaine d’années a régulièrement frappé une psychiatrie publique française en quête d’une mise à jour progressiste de son modèle historique. » Un numéro à découvrir.

  • Apprendre le rétablissement, Rhizome, Bulletin national santé mentale et précarité, n°65-66, Ospere-Samdarra , décembre 2017, en téléchargement gratuit