Prévention : le gouvernement s’engage… timidement

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Au vu du retard de la France en la matière, le Premier ministre et la ministre de la Santé ont annoncé, à l'issue d'un comité interministériel dans les locaux de Santé publique France, à Saint-Maurice (Val-de-Marne), une vingtaine de mesures d’un plan de prévention qui constitue le premier axe de la stratégie nationale de santé. Pour l'ensemble des actions, déclinées de la petite enfance jusqu'aux personnes âgées, un investissement de 400 millions d'euros sur cinq ans est prévu.

"C’est l’ensemble du Gouvernement qui s’engage résolument pour que la prévention [soit] une réalité […] pour chacun de nos concitoyens, quel que soit son âge ou sa condition", a déclaré le Premier ministre, et "une réalité pour l’ensemble des professionnels, de santé ou non, qui agissent en faveur de la santé dans toutes ses dimensions".  

Parmi les mesures annoncées retenons  :

  • Mesure 2 : Mieux prévenir les consommations à risque et mieux repérer les addictions pendant la grossesse : améliorer la visibilité du message sanitaire « zéro alcool pendant la grossesse » sur les contenants d’alcool en augmentant notamment significativement la taille du pictogramme « interdit aux femmes enceintes » en concertation avec l’ensemble des acteurs pour une mise en œuvre en 2019. Mettre à disposition des femmes enceintes des auto-questionnaires « consommation (alcool, tabac, cannabis) – facteurs de vulnérabilité » afin de mieux les informer et de faciliter la communication avec les professionnels de santé, notamment lors de l’entretien prénatal précoce (4eme mois de grossesse en général)
  • Mesure 10 : Renforcer les interventions des consultations jeunes consommateurs. Il s’agit ainsi de renforcer cette intervention sur le territoire, pour des actions de prévention collective « hors les murs » et pour accueillir les jeunes de 11 à 25 ans et leur famille, de manière anonyme et gratuite, lorsqu’ils sont en difficulté avec une consommation de substance (tabac, alcool, cannabis…) ou une pratique (écrans, jeux…). Il s’agit aussi de développer des partenariats de proximité entre les établissements scolaires et les consultations jeunes consommateurs pour y orienter les jeunes en difficulté.
  • Mesure 13 : Former les étudiants aux premiers secours en santé mentale. Introduire en France une formation aux premiers secours en santé mentale. Il s'agit d'apprendre à savoir réagir face à une détresse psychique : entrer en contact, soutenir et orienter. Cette mesure s'inspire du programme "mental health first aid" mis en oeuvre dans 20 pays. Un projet pilote de formation sera conduit auprès d'une population étudiante, dans une logique d'aide par les pairs. Elle sera articulées avec les travaux de la conférence nationale de prévention étudiante.
  • Mesure 11 : Proposer systématiquement un accompagnement spécialisé des jeunes admis aux urgences ou hospitalisés après une période d’alcoolisation massive. Proposer systématiquement aux jeunes une démarche préventive et une orientation après leur passage aux urgences. Renforcer les équipesde liaison spécialisées en addictologie (ELSA) des établissements de santé, pour qu’elles aient le moyens d’intervenir spécifiquement
  • Mesure 14 : Traiments d'aide à l'arrêt du tabac : passer du forfait au remboursement classique. Passer du forfait d'aide de 150 euros par an et par assuré à un remboursement classique comme pour tous les médicaments.
  • Mesure 22 : Mieux prendre en compte les besoins de santé des personnes en situation de handicap. Réaliser, au moins une fois par an, un bilan de santé. Mieux prendre en compte la complexité de la prise en charge médicale des patients en situation de handicap dans les tarifs des professionnels et établissements desanté. Informer les patients sur l’accessibilité du cabinet du professionnel de santé en enrichissant de cette donnée l’outil Ameli.fr. Développer une téléconsultation de repérage et dépistage (pré-diagnostic).

Par ailleurs,  on note également un nouvel acteur de la prévention et de la promotion de santé grâce au service sanitaire. 48 000 futurs médecins, sages-femmes ou infirmiers participeront au soutien de ces missions de prévention dès la rentrée 2018. Dans un premier temps, le service sanitaire s’effectuera auprès des élèves dans les collèges, les lycées et les universités. Mais le service sanitaire a également vocation à se déployer dans les EHPAD, les quartiers prioritaires de la politique de la ville, les prisons, les structures médico-sociales, les entreprises publiques et privées…