Record de violences contre les médecins

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L'observatoire de la sécurité des médecins du Conseil national de l'ordre des médecins recense dans son rapport 2017 1 035 violences à l'encontre de ces professionnels. Un chiffre record depuis la création de l'observatoire en 2003.

Les généralistes restent les plus touchés. Alors qu'ils représentent 40% des praticiens français, 61% des actes enregistrés les concernent. Les 39% des actes déclarés restant concernent pour leur part les spécialistes, dont les psychiatres qui arrivent en second avec 33 déclarations soit 3% des cas. 51% des déclarants sont des femmes, alors qu'elles représentent 47% de la profession.

Dans un cas sur deux, l'agresseur est un patient. 2017 marque également une hausse des incidents en milieu urbain : 53% des actes recensés (contre 48% en 2016). Les départements les plus touchés sont le Nord qui arrive en tête de ce classement, avec 108 incidents, juste devant les Bouches-du-Rhône, avec 107 incidents.

Les motifs d'incidents principaux sont :

– reproche relatif à une prise en charge 

– le vol

– le refus de prescription (médicament, arrêt de travail)

– le temps d'attente jugé trop long

– la falsification de documents (ordonnances, certificat)

 

"Une large majorité d'incidents étant constitués d'agressions verbales et de menaces (62%), loin devant le vandalisme (8%) et les agressions physiques (7%)", détaille le Cnom.

Point d'inquiétude particulier : la progression de deux points des vols d'ordonnances et d'ordonnanciers, qui passent de 7% en 2016 à 9% des cas en 2017. Il s'agit même du premier objet de vol, devant les tampons professionnels (3%) et les sacs à main, portefeuille et sacoche ou encore l'argent, chéquier et cartes de crédit (3%). Et seulement 38% des victimes déposent plainte et 10% enregistrent une main courante. Des taux "trop faibles", estime le Cnom. Il appelle chaque médecin victime d'une agression à engager des "procédures adéquates" auprès des autorités et à lui signaler, pour qu'il puisse s'y associer, rappelant ainsi "l'absolue nécessité et l'urgence de garantir la sécurité des personnels soignants dans l'exercice de leur mission auprès des populations".